APPENDICE

Définition :

L'appendice est un organe lymphoïde, c'est à dire participant aux défenses immunitaires de l'organisme comme les amygdales. Il se situe à la base du caecum, c'est-à-dire en bas et à droite de l'abdomen, mais sa situation peut être variable et remonter vers le foie, ou au contraire vers le milieu du ventre.

L'appendice :


C'est une des maladies les plus fréquentes en chirurgie digestive. Il s'agit d'une inflammation ou d'une infection de l'appendice. Elle peut varier de l'appendicite congestive jusqu'à l'abcès appendiculaire. En cas d'infection importante elle entraîne une péritonite.

Les signes cliniques :


Les signes sont marqués par une douleur dans la fosse iliaque droite, c'est-à-dire en bas et à droite du ventre, avec une température aux alentours de 38°, des nausées ou vomissements. Le diagnostic se fait par l'examen pendant lequel le médecin perçoit une défense de l'abdomen lors de la palpation. Les examens complémentaires peuvent montrer une augmentation des leucocytes (globules blancs). L'échographie peut aider au diagnostic mais n'est pas fiable à 100%.

Un des diagnostics pièges est l'adénite mésentérique. Il s'agit des ganglions du ventre qui grossissent et sont douloureux au décours d'une infection virale. Dans ces cas-là on peut aller jusqu'à l'intervention devant le risque de méconnaître une appendicite.

Toute la difficulté réside dans le fait que le diagnostic peut être très trompeur. La douleur peut se situer en haut du ventre, on peut ne pas avoir de fièvre, les globules blancs peuvent être normaux. Dans ces cas-là, la décision d'opérer peut devenir difficile. Néanmoins le risque vital d'une appendicectomie est sans commune mesure avec le risque de laisser évoluer vers une péritonite.


Le jour de l'intervention :


  • Le patient prend une douche avec de la Bétadine.
  • Prémédication.

L'intervention :


L'intervention consiste à enlever l'appendice et éventuellement nettoyer le ventre. La décision se fait en général en urgence. L'urgence n'est pas à l'heure près. Il vaut mieux en l'absence de signes de gravité attendre le lendemain l'équipe au complet que de faire l'intervention en équipe réduite au milieu de la nuit.

L'intervention se réalise sous anesthésie générale.

La durée est de 15 à 40 minutes suivant la difficulté.

L'intervention est réalisée dans la majorité de cas en cœlioscopie à l'aide de 3 orifices de 5 à 10 mm. L'avantage de la cœlioscopie est de pouvoir chercher l'appendice s'il est en dehors de son emplacement habituel sans être obligé de faire de grande incision. On peut laver tout l'abdomen en cas de péritonite purulente. Il n'y a aucun bénéfice à réaliser cette intervention par une incision traditionnelle.

Les orifices de trocart sont refermé par des fils résorbable. Il n'y a pas de fils à enlever.

Les avantages sont une reprise plus rapide de la vie normale. Cette voie technique peut néanmoins être transformée en une incision traditionnelle en raison de difficultés qui peuvent être rencontrées lors de l'intervention (plaie vasculaire par exemple).


Phase de réveil :


Lorsque l'intervention est terminée, vous êtes transféré en salle de réveil en attendant un retour à la conscience normal. Seront surveillés votre état de conscience, votre pouls, votre saturation en oxygène, votre respiration et les drains éventuels. Vous pouvez parfois avoir des drains en cas de péritonite, c'est à dire des tuyaux qui vont aspirer les sécrétions qui pourraient s'accumuler dans le ventre.

Retour dans le service :


Le soir ou lendemain de l'intervention, vous serez levé. Les drains seront progressivement enlevés dans les jours suivant.

La durée d'hospitalisation :

Elle varie de 1 à 5 jours après l'intervention. Vous reprendrez l'alimentation progressivement, en général le lendemain Les pansements sont surveillés régulièrement. La reprise du transit intestinal marqué par l'émission de gaz est très importante et signe un retour vers la fonction normale.


Retour dans le domicile :


Pendant votre convalescence, vous pourrez avoir une alimentation normale.

Il n'y a pas lieu de donner de régime particulier, au bout de quelques jours vous reprendrez progressivement une activité normale si vous avez été opéré par cœlioscopie. Il vaut mieux éviter la reprise du sport pendant 3 semaines après l'intervention


Conséquences et complications :


Il n'y a aucune conséquence liée à l'appendicectomie.

Les complications opératoires :

Il s'agit des complications liées à toute chirurgie. On retrouve exceptionnellement la phlébite, l'embolie pulmonaire, l'hémorragie. Pendant l'intervention, il est possible à titre exceptionnel de convertir c'est-à-dire d'ouvrir, pour contrôler une hémorragie par exemple.

Parmi les complications propres à la chirurgie l'appendice, on retrouve :

Abcès du douglas :

il s'agit de la cavité située au fond et en bas du ventre. Parfois la lutte contre l'infection ne se fait pas normalement et peut se développer un abcès dans cette zone mal drainée. Les signes sont une fièvre persistante, un état nauséeux, des envies fréquentes d'uriner. Il faut consulter de toute urgence le chirurgien qui vous a opéré.

Abcès de paroi :

la chirurgie de l'appendice est une chirurgie à haut risque d'infection. Le traitement de l'abcès de paroi est simple et nécessite exceptionnellement une ré-intervention.


Les complications opératoires :


Il s'agit des complications liées à toute chirurgie. On retrouve la phlébite, l'embolie pulmonaire, l'hémorragie et l'infection. Pendant l'intervention, il est possible à titre exceptionnel de convertir c'est-à-dire d'ouvrir, pour contrôler une hémorragie par exemple.

  • L'abcès : la fièvre est très importante et la douleur élective à gauche

  • La péritonite : fièvre toujours importante avec douleur dans tout le ventre.

  • Les fistules : il s'agit d'une communication réalise par la maladie entre le colon et un autre organe, principalement la vessie et l'on retrouve des signes urinaires (infection, brûlures lors de la miction).

  • Diverticulose pseudo-tumorale : ce sont des signes équivalent à une tumeur : occlusion, ou masse dans le bas-ventre à gauche.

  • Hémorragie : elles sont rarement graves dans la sigmoïdite.

  • L'occlusion : le patient ne peut plus évacuer les selles ou les gaz.


Surveillance au long cours :


Ce chapitre concerne les éventuelles consultations nécessaires après une intervention sur le colon.

  • En cas d'intervention pour cancer :

Le colon enlevé est analysé par des médecins anatomo-pathologistes pour évaluer le stade de la tumeur. En fonction du stade une chimiothérapie est proposée afin de diminuer le risque de récidive. Cette chimiothérapie est réalisée au cours de séances de 2 heures et sans hospitalisation prolongée. Ses effets secondaires ne sont pas aussi violents que ceux des autres chimiothérapies. Sur le plan digestif le retour à la fonction normale est habituel. La surveillance est fortement conseillée. Elle est conduite par l'équipe en collaboration avec le médecin généraliste. Elle nécessite une radiographie des poumons, une échographie abdominale, une prise de sang et avec une fréquence plus rare une coloscopie. La fréquence de ces examens est définie dans chaque cas.

  • En cas d'anus artificiel (colostomie):

Lors de l'hospitalisation une stomathérapeute vous rend visite pour vous expliquer le fonctionnement et vous aider à dédramatiser. En effet cet anus artificiel qui peut apparaître comme une infirmité insurmontable au début, s'il est bien géré, il permet une vie normale. Vous croisez tous les jours des gens porteurs d'une colostomie sans vous en rendre compte !